Le divorce fut prononcé entre Heroes et Low.

Ils étaient sans doute 4 dans la coccinelle. Lui, sur la banquette arrière avec Michèle et Bruno au volant, l’ex de Michelle (il ne se souvient plus si c’était Michèle/elle). Ils étaient ensemble depuis quelques mois. Il ne se souvient plus du quatrième. En tout cas, aujourd’hui, 11 janvier 2016, ce dont il est certain, c’est qu’il n’accepterait pas d’être enfermé dans une voiture avec une amoureuse et son ex sans qu’il y ait un quatrième voire un cinquième. Alors, on va dire qu’il y avait un quatrième. Il ne se souvient plus vraiment si l’ex s’appelait Bruno. Il se souvient d’un petit trapu qui était chauffeur routier. Et même, chauffeur routier, il n’en est plus certain. Ce qui est certain, c’est que le mec qui conduisait avait mis une cassette de Bowie. Hunky Dory. Lui, il avait quelques souvenirs bruyants de Bowie. Déjà, c’était le mec qui avait produit Transformer de Lou Reed (c’est Michèle/elle qui lui avait fait découvrir ce lp de l’ex Velvet). On était en 1975 et il était passé à côté de Ziggy, Aladdin et Pin ups.  Trop kitsch, pas assez rugueux pour un fan de Woody Guthrie et des Stooges.

C’était un boulimique de musique qui passait l’argent de son abonnement de tram, de la bouffe et de ses fringues à acheter des vinyles chez Cado radio (à la Bascule, près du bois de la Cambre), préférant se taper 2 heures de marche jusqu’à l’ULB. Et quand il n’y avait plus les sous du bus, de la bouffe et des fringues, il mit une technique au point pour les piquer grâce à la parka kaki XXL que sa mère lui avait achetée.
Dans la coccinelle en direction de l’Ardèche, il ne pouvait qu’aimer Hunky Dory et sa rigueur acoustique. Lui, il se débattait toujours entre le Velvet Underground et les héritiers de Woody Guthrie. Sur la face A, Song for Bob Dylan. L’album ne pouvait qu’être bon. Quelques mois après l’Ardèche, Michèle/elle et lui se marieraient (à l’église, à Auderghem.) Confusion entre les prénoms Elle et Lui. Michel/èle/elle voulez-vous prendre pour époux/se Michel/èle/elle. Il y aurait encore 2 Michèle/elle dans ses vies d’après.

Quelques mois après Auderghem (juste un an, un anniversaire), ils prenaient un Boeing 747 pour Montréal. Là-bas, à la sortie de l’aéroport, au pied de l’autoroute, après six heures de vol chacun pour soi, sac à dos et pouces pas encore levés, ils discutèrent brièvement.  « Tu prends à droite, c’est ça ? Alors, je prends à gauche » . Il y eut Young americans et Station to station qu’il considéra comme des trahisons. Le divorce fut prononcé entre Heroes et Low.

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