Mois : novembre 2014

Wreckless Eric et moi (une dizaine d’années plic-ploc)

Chris Knox et Grand Fred

La fois où l’on est parti à Gand pour aller voir Tall Dwarfs, des Néo-Zélandais-Bidouilleurs qui étaient chez Flying Nun Records. LE label des antipodes et des années 90 (Clean/Bats/
Verlaines/Jean-Paul Sartre experience). Tall Dwarfs, pour moi, c’était Chris Knox. J’avais tous les cd de Chris Knox et de Tall Dwarfs.

Dans les années 90, j’allais souvent chez des amis néo-zélandais, émigrés en Provence pour raisons professionnelle (la bande dessinée) et climatique (ils avaient d’abord débarqué à Bruxelles). Colin et Janet m’avaient déjà parlé de Chris Knox qu’ils avaient bien connu à Auckland (ou à Melbourne, je ne m’en souviens plus).
Dans la Peugeot 405 break gris métallisé, il y avait Grand Fred. Les autres, m’en souviens plus. Concert en hiver. Deux néo-Zélandais, shorts et tongues, sur scène. Bidouillage de pédales et de Casio. Concert lumineux suivi d’une séance de dédicaces. Quand je me retrouve devant Chris Knox, il m’explique qu’il n’y a plus de cd, que le reste du stock, il le garde pour le concert du lendemain à Köln (ou Aachen). Là, je lance mon va tout dans un anglais chaotique: Je suis un ami de Colin et Janet. Yes ! Ils ne m’avaient pas raconté de conneries (Bon, je leur ai offert le cd lors du voyage suivant).
Le lendemain, je téléphone à Eric qui habitait alors à Köln ou Aachen (m’en souviens plus). Je lui parle de Tall Dwarfs, lui dit que ça devrait lui plaire au nom de la confrérie des Grands Bidouilleurs (ça, je ne lui dis pas mais je le pensais très fort).
Le surlendemain, coup de fil enthousiaste de Eric. Ils avaient passé la nuit à discuter, Chris Knox et lui, à Köln (ou Aachen).

Billy Childish et le chauffeur fou

Là fois où l’on est parti voir Eric avec Antonia  (toujours Wereclless Eric, pas encore Eric Goulden) quelque part dans le Limbourg flamand. Concert dans un centre culturel tout neuf. Retrouvailles. Après le check sound, l’organisateur  propose de nous conduire à quelques kilomètres de là, histoire de manger avant le concert. Je laisse la 405 à l’entrée du patelin (village? bled? bourg? mini-ville?).

On se retrouve dans un mini-bus beige made in pays de l’Est, banquette conducteur 3 places en porte à faux sur le train avant, moteur 2 temps, bruit de mobylette. Au volant, un rouquin à cheveux longs très très très jeune qui se prend pour Ayrton Senna (on est entre 1992 et 1995). Repas cool dans un resto-cantine tout neuf au look de salle de fêtes.
Le rouquin tout en jean vient nous reprendre, encore plus fou, au volant de son minibus à bruit de mobylette. On se regarde tous les trois, sourires crispés. Le jeune mec et quelques mots en français: « Pas peur, pas problème ».

On arrive à l’entrée du patelin à fond la caisse dans la rue principale où est parquée, sur la droite, à une centaine de mètres, une Peugeot 405 break gris métallisé. En face, devant nous, à l’autre bout de la rue, une Audi. On se regarde tous les 3 pétrifiés. Le rouquin speed: « Pas problème, pas peur ». L’Audi est là, juste en face. Le rouquin chevelu sert sur la droite, l’Audi passe, bruit de frottement métallique sur la droite du minibus. Le rouquin fou me regarde, triomphant: « Pas problème ». Moi, furax: « Connard, that’s my car! ».

On stoppe, on sort, on apprécie les dégâts sur le coté gauche de la 405 avec un rétro qui pendouille. Eric engueule le mec avec des mots en anglais qui clachent, crachent.
Le rouquin a les joues de la même couleur blanc-cassé que son minibus-mobylette. Eric vient me trouver: « Michel, il faut que tu m’excuses pour ce qui va suivre ». Il s’écroule de rire. Fou rire 1.
Coup de fil à mon assureur, à propos du constat.
-Michel, tu dois cocher la bonne case. Ou tu es propriétaire de la voiture accidentée, ou tu étais dans la voiture qui a provoqué l’accident. C’est pas compliqué!
-Marc, écoute… c’est pas si simple.
Je lui explique.
Fou rire 2. Avec l’organisateur et le rouquin blême qui se ramènent pas vraiment hilares. Problème! Le rouquin n’a pas 18 ans, pas de permis.
Fou rire 3. Va vraiment falloir trafiquer le constat! (suite…)