Mois : janvier 2016

Petite chronique d’un samedi ordinaire à l’accueil d’un hôpital

Montée pluvieuse et glaciale vers Montegnée. J’ai croisé le black qui aurait pu être bluesman dans une autre vie, dans une autre ville, sur les berges d’un autre fleuve, de l’autre côté de l’Atlantique. On s’est pas salués. Lui, il regardait ses pieds, assis dans … Continuer la lecture de Petite chronique d’un samedi ordinaire à l’accueil d’un hôpital

Petite liste de plans foireux ailleurs que chez moi

La fois où j’ai fixé un rencard à une ex en fin d’aprem (gare de Namur), persuadé qu’elle m’avait attendu plus de 3 ans. Elle, elle s’est rappliquée avec son mec (ils s’étaient mariés depuis près de deux ans) pour un resto à 3. Ils m’ont ramené à 3h00 du mat. Je me suis couché sur une banquette, j’ai attendu le train de 6h00 pour Liège.

Là fois où j’étais à Hull (en face d’Ottawa), que j’ai postulé pour un boulot d’éduc dans un centre pour ados autistes, que je me suis retrouvé avec un ado-autiste-blond pendant que l’équipe éducative m’observait derrière une vitre sans tain, à trois ou quatre mètres. Pendant deux heures, regard voilé. Rien. Nada ! Après deux heures de face à face silencieux, l’équipe éducative fait irruption, morte de rire, avec l’accent : « On t’a bien eu… il est sourd muet !
Là fois où je traversais la Turquie. Qu’on était en car, qu’il y avait deux chauffeurs, qu’il y a eu un changement de chauffeur, que le chauffeur fatigué est venu vers moi, qu’il s’est adressé à ma compagne pour lui dire que les femmes ne pouvaient pas s’asseoir à côté des hommes. Le chauffeur fatigué s’est assis à côté de moi, ma compagne juste derrière. Il a déposé sa main sur ma cuisse, l’a caressée. Elle, elle pleurait de rire juste derrière. (suite…)

Le divorce fut prononcé entre Heroes et Low.

Ils étaient sans doute 4 dans la coccinelle. Lui, sur la banquette arrière avec Michèle et Bruno au volant, l’ex de Michelle (il ne se souvient plus si c’était Michèle/elle). Ils étaient ensemble depuis quelques mois. Il ne se souvient plus du quatrième. En tout cas, aujourd’hui, 11 janvier 2016, ce dont il est certain, c’est qu’il n’accepterait pas d’être enfermé dans une voiture avec une amoureuse et son ex sans qu’il y ait un quatrième voire un cinquième. Alors, on va dire qu’il y avait un quatrième. Il ne se souvient plus vraiment si l’ex s’appelait Bruno. Il se souvient d’un petit trapu qui était chauffeur routier. Et même, chauffeur routier, il n’en est plus certain. Ce qui est certain, c’est que le mec qui conduisait avait mis une cassette de Bowie. Hunky Dory. Lui, il avait quelques souvenirs bruyants de Bowie. Déjà, c’était le mec qui avait produit Transformer de Lou Reed (c’est Michèle/elle qui lui avait fait découvrir ce lp de l’ex Velvet). On était en 1975 et il était passé à côté de Ziggy, Aladdin et Pin ups.  Trop kitsch, pas assez rugueux pour un fan de Woody Guthrie et des Stooges.

C’était un boulimique de musique qui passait l’argent de son abonnement de tram, de la bouffe et de ses fringues à acheter des vinyles chez Cado radio (à la Bascule, près du bois de la Cambre), préférant se taper 2 heures de marche jusqu’à l’ULB. Et quand il n’y avait plus les sous du bus, de la bouffe et des fringues, il mit une technique au point pour les piquer grâce à la parka kaki XXL que sa mère lui avait achetée. (suite…)

le 31 décembre, ça dure longtemps

Dimanche 27 / 12 / 2015
gare Ostende + l’explorateur + resto avec plein de violons + croquettes parmesan + anguille au vert + vin + lourdeur sur l’estomac vers 3h00 du mat

https://www.tripadvisor.fr/Restaurant_Review-g188672-d3544064-Reviews-Pierrot-Ostend_West_Flanders_Province.html

lundi 28/12/2015 Vers 13 heures, on quitte le bord du canal (Jacques Brel, je t’aime pas. Canal, je t’aime pas non plus). Jusque là, on avait eu le vent dans le dos. L’explorateur a parlé de s’arrêter pour manger avant le retour vers Ostende. Avaler un truc, quoi ! Sur sa carte, ça avait l’air d’un gros bled, Jabbeke. Alors, ils ont pris la route à gauche, celle qui avait l’air la plus large, la plus bordée de maisons, et donc de magasins, et donc de snacks. Ils déposent les vélos juste à côté d’un arrêt de bus. L’explorateur rentre dans une boulangerie qui fait boulanger-fromager-charcutier. L’aventurier cadenasse les deux vélos et le rejoint. Six ou sept personnes qui attendent que deux ou trois vendeuses leur adressent la parole. L’explorateur est à l’extrême gauche face aux salade de viandes, de crevettes grises, de céleri rave, de viande, de poulet. Il dit qu’il prendra un sandwich salade de crevettes grises. Moi aussi, dit l’autre. Et l’autre sort, laissant l’explorateur face à deux ou trois vendeuses.
L’explorateur ressort cinq minutes plus tard casqué avec son kawé jaune fluo et une gueule jusque par terre (par terre : des pavés). On y va, il dit. Ils y vont. Sans un mot, ils pédalent. L’explorateur trace, l’aventurier tente de suivre son sillage sur son vélo de tapette (ce sont mes potes qui le disent, même les filles). Retour vers Ostende et les narines de l’aventurier qui cherchent une odeur de bouffe au-delà du vent histoire que le visage de l’explorateur au kawé jaune fluo retrouve toute sa zénitude. Une odeur de bouffe, quoi ! STOP ! Des frites sur l’autre trottoir. Sourire sous le casque de l’explorateur. Pavlov. Frites. Pavlov. Frites. Demi-tour. Une friterie avec parking devant.  L’explorateur rentre, l’aventurier cadenasse les deux vélos. Lui, il est content, il est debout. Assis sur une selle de vélo ou sur la chaise d’une friterie, c’est du pareil au même. Le problème, c’est s’assoir. Debout, c’est cool. La veille, en rentrant du  resto kitsch, il a ressenti une légère gêne au cul. Contorsion devant le miroir de la salle de bain: bouton au cul. Fesse gauche. Pas grave. C’est pas son premier bouton au cul. Retour sur le menu. Balletjes + tomatensaus + frites = 8 euros. L’explorateur et l’aventurier salivent, attendent. L’explorateur lui explique alors la théorie du zigzag (j’y avais déjà eu droit vers 11 heures du matin et l’an dernier, à la même heure). L’autre se tortille sur sa chaise because bouton au cul qui vit sa vie. (suite…)