Mois : août 2013

Lundi 11/02/2013 13h06

Dehors, ça caille. Dedans, ça va.

Quelques jours que je me disais que je ne voyais pas du tout comment j’allais m’en sortir. D’habitude, avec elle, c’est moi qui commence. Je lui envoie un texte tournant autour d’une journée particulière voire banale. Là, on inverse.
Hé hop, l’illu dans la gueule ! Qu’est-ce que j’allais pouvoir raconter, en face, sur la page de droite ? Je pourrais écrire un truc qui n’a rien à voir, ou prendre un détail et m’en servir comme d’un trampoline, ou écrire un petit texte bien léger voire joyeux. Difficile d’échapper à l’illu : elle s’arrange toujours pour y taper deux ou trois détails tordus (la culotte rose sale de la madame, la couche du bébé, le regard impénétrable du clebs). Et je ne vois aucun détail qui me permettrait d’aller voir ailleurs.
Et je ne vois aucun élément qui me permettrait de plonger dans un océan de légèreté.  (suite…)

Jeudi 07/02/2013 13h56

Dehors, ça brille entre les gouttes de pluie. Dedans, ça couine.

Je croyais que c’était un couple. Un homme et une femme, quoi ! Suis descendu, elle était seule, il s’était cassé. Je remonte, je passe devant la femme seule triturant son gsm.
Là, maintenant, il est revenu. Sont dans mon dos, pas discret de me retourner.
Sauf si je descends à nouveau pour aller pisser… mais ça va faire mec qui a des problèmes de prostate. (suite…)

Vendredi 01/02/2013 18h00

Dehors, c’est entre chien et loup. dedans, c’est le bordel au Mali.

Dans un bistrot, peu avant 18 heures. Gros titre du Soir : exode des Arabes et des Touaregs… suivi, comme toujours, d’une info fragmentée, non contextualisée.
Hého ! D’abord, on arrête d’employer le mot Arabe à toutes les sauces. On recommence. Gros titre du Soir : Exode des Maures et des Touaregs. Voilà !
Il y a deux ans, passage de la frontière marocaine, direction la Mauritanie. Longues file de poids lourds avec le Rav 4 dans le rôle du lutin. On avance par à coups de 20 mètres toutes les 20 minutes. On fait la connaissance d deux mecs du coin (des indigènes, des autochtones, quoi!). Le cul assis sur le sol sec et aiguisé de cailloux acérés, à l’ombre d’un semi remorque, et deux mecs qui tentent de nous vendre quelques services qui faciliteraient notre passage à la frontière mauritanienne. (suite…)

Jeudi 24/01/2013 20h11

Dehors, pas loin de zéro. Dedans, la fille qui parlait à l’oreille des mecs.

Thé citron + thé citron + thé citron parce que demain ça sera nuit d’alcool.
Ce soir, ce sont les filles de la Casa qui s’embrument au houblon, deux/trois mecs qui tirent sur leur clope dehors. Ce soir, ce sont les filles qui parlent de faire la fête tout en envoyant deux/trois sms. (multitâche, forcément,les filles). (suite…)

Jeudi 17/01/2013

Dedans, il y a la musique qui me bourre. Dehors, il n’y a plus de musique… et c’est pas mal

Chocolat chaud à portée de doigts, mix de musique lounge bourrant dans les hauts parleurs (mélange de trucs dance + trucs world avec voix orientales et tablas + trucs électros, le tout procurant à l’auditeur un sentiment d’humanité irrépressible; moi, ça m’ évoque plutôt la musique d’une grande surface en 2032, d’où crispation de mes doigts sur le clavier de l’ordi). Venant des tables à côté, mix de voix de mademoiselle / monsieur / dame sortant en droite ligne du boulot ou des soldes ou du blocus d ‘hiver.
Et moi, gsm sur silencieux à droite de l’ordi, La Meuse, les pages sports, couvrant l’avant-plan de la table (Bordel, il en est où le mercato hivernal du Standard ? Et Thierry Neuville qui s’est encore planté au rallye de Monte Carlo ! Et Guardiola qui a signé au Bayern !). Et moi, chocolat tiède à portée de doigts. (suite…)

Jeudi 06/12/2012 14h58

Dedans, il y a Ferré. Dehors, il y a Brel. HELP !

Trois jours que mon coffret d’inédits de CAN est là, chez un libraire du Thiers à liège. Pas tout près ! Surtout en hiver et en vélo. C’était ça ou le laisser devant la porte et se le faire piquer. J’imagine la gueule du mec découvrant 5 vinyles d’une musique particulièrement…
Je me souviens de ma gueule à moi en écoutant les albums de CAN, à leur sortie. Beurk !
Je préfèrais Fun House des Stooges. Ou le premier Velvet, ou Blonde on Blonde. Un peu comme en bandes dessinées où je suis passé à côté de l’école de Marcinelle. Bon, dac, on va quand même pas comparer CAN à l’école des gros nez ! HEIN ! (suite…)

Vendredi 16/11/2012 13H52

Dedans, c’est beau l’amour. Dehors, c’est plus ou moins comme ci, comme ça.

Jeune couple négociant une éventuelle vie en commun.
Lui, il a manifestement décidé que, eux deux, ça se passerait dans ses cinquante mètres carrés à lui. Elle, elle se demande la place qui restera dans la garde-robes quand elle y aura pendue ses quatre manteaux. Il lui suggère un don aux sdf qui n’en ont même pas un. Lui, insiste en lui expliquant qu’un appartement, c’est bien trop grand pour le moment. Que cinquante mètres carrés, c’est largement suffisant ! S’ensuit une leçon sur le rangement en hauteur. Et sur les petits aspis qui ne prennent pas de place au sol.
En enfilant l’un de ses quatre manteaux, elle lui propose de l’accompagner chez lui.
Il n’y tient pas trop… des trucs à faire !
Lui: Je t’avais prévenue !
Elle: Ben, c’est sympa !

Vendredi 09/11/2012 11h56

Dedans-Dehors… c’est pas mal, là, au moment où j’écris.

Devant moi, deux mecs (+ou-40/+ou-55).
Discussion zig zag: meubles liégeois trop lourds qui ne valent plus
1 euro, là, au moment où j’écris/Ikéa, que c’est quand même pas mal conçu/problèmes de niveau d’huile à la voiture/BMW Z3… 32000 euros, quand même!/machine à laver Bauchnet out après 5 ans et 15 jours alors que l’assurance couvrait 5 ans/motos vroum vroum.
Derrière moi, deux jeunes femmes (d’après leurs voix, la grosse vingtaine… peux pas me retourner… vais aller faire pipi!).
Discussion zig zag : crèche/une copine qui a un mec auquel elle tient très très fort mais qui se casse un dimanche entier voir ses copains alors qu’il lui a dit qu’il bossait/crèche/pâtes aux coquillages?/j’ai du pain à l’appart/il est plus beau que celle qu’elle avait avant…que je suis méééchante/trûûût trûûût, portable/elle va où ce soir?… elle te tiendra au courant/aux dernières nouvelles, elle le voyait encore comme ami/trûûût trûûût/tu viens nous chercher dans combien de temps ?
(je viens de me lever pour aller faire pipi, là, à l’instant où j’écrivais/les filles derrière moi, la petite vingtaine super mimi)
Faut que je replonge dans « Du sable dans les yeux »

Vendredi 26/10/2012 11H32

Dedans, des gamines. Dehors, la selle de mon vélo est toute mouillée

Plus tard, 13h35.
Un trio de jeunes filles avec pluie en arrière plan. Toujours 48FM
1- Celle-là, si je la croise en ville, je lui fous une patate
2- T’imagines… pour qui elle se prend !
3 -Tu vas voir… elle est bien partie pour ressembler à sa mère !
1- Si un jour, je la croise en ville…
2- Tu imagines… elle nous a pas invitées !
3- Tu te souviens, on n’avait pas été invitées chez Yasmine (prénom d’emprunt)… Ben, j’y suis quand même allée!
1- Ouais, ça serait trop bon si on y allait …
2- … On viendrait avec du champagne et Psschttt !
3- C’est un plan diabolique, génial !
Bordel, pas moyen de parler de désert, de tempête de sable avec un arière plan tout gris de vent froid. Et 48FM qui commence à me gonfler, et qui va bien trop fort, et que même mon casque et mon i.pod n’y pourront rien.

Jeudi 04/12/2012 17h38

Dedans, en attendant Michel Onfray. Dehors, Michel Onfray dans 1 heure.

Un bistrot vers 17h45, déjà plus de trois heures avec mon ordi. Je crois que j’ai trouvé une solution pour le narratif manquant de « 7 jours de canicule + un orage ». En face de moi, un couple avec le soleil qui descend en contre jour.
Lui, belge (ou presque) avec une moustache grise. Discussion sérieuse. Elle, méditerranéenne dont les mains se baladent sur la table, semblant ainsi contredire leurs mots. Lui, les bras croisés. Il ne voit pas le ballet de doigts!
Elle, un thé qui n’arrête pas d’infuser. Lui, une Chimay qui stagne.
Moi, je termine ce foutu narratif en écoutant Spotify. Découverte: Hooray de « Do make say think ».
Elle, elle semble avoir compris que ses mains n’avaient aucun pouvoir sur la moustache grise.
Demain, apnée. Faut plonger dans le numéro 3 de « La fin du monde »

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 26/10/2012 12h49

Dedans, plein de mademoiselles. Dehors, la selle de mon vélo découvre son premier automne.

Trio de jeunes madames/mademoiselles avec pluie drue/froide au dehors.
Coup de tél.
-Oui, Madeleine (prénom d’emprunt)
-blabla
-Oui, le 16 (date fictive)… oui, nous aussi, on est sur le cul!
-blabla
-Oui… y a trois mois, on les a vu… on se serait pas douté.
-blabla
-Oui… il a décidé que c’était plus important que la famille.
-blabla
-Ben, oui… elle se pose plein de questions, évidemment. Et nous aussi, évidemment…
-blabla
-Oui, oui… un couple modèle!
-blabla
-Oui… il fait des allers et retours mais il dit que c’est fini.
-blabla
-Ben, oui… un truc comme lieutenant-colonel, je ne sais plus… au top, quoi!
-blabla
-Oui, oui… le 16 (date fictive), un petit restaurant… et si elle a envie d’en parler!
STOP! (suite…)

Jeudi 18/09/2012 17h55

Dedans, l’existentialisme des bistrots. Dehors, début du championnat de foot. (Bande son: Dave ou C.Jérôme)

A ma gauche, le bar avec un mec devant, un mec derrière. -Mec devant: Y a des choses que t’as pas besoin de comprendre pour bien vivre! -Mec derrière: Ah ouais… et si on te les explique alors que t’as pas demandé à les comprendre! QU’EST-CE QUE TU FAIS? (Silence) -Mec derrière: Quand c’est trop facile, ça ne va pas! A ma droite, une dame comme moi (l’âge) avalant son portable. -Dame comme moi: Allo, c’est X… j’ai besoin que tu m’identifies quelqu’un! (Tout petit Silence) -Dame comme moi: Bravo, Oscar, 2x Charly, Uniforme,.. , 2x Lima, Oscar, November, Yankee. (Elle attend) (suite…)

A propos de 4 bandes dessinées, de rock et de New-York

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Il y a des « trucs » qui vous assomment, vous scotchent. Je ne me lasserai jamais de Lucy in the sky qui sera le berceau de mon attirance irrationnelle pour le psychédélisme qu’il soit rock-kraut-free-électro, de « Heroine/Velvet Underground » et ses guitares rêches à deux ou trois accords maximum et sa rythmique tamtam qui m’emmèneront dans le rock crade-minimaliste-bidouillé tout en me renvoyant aux rythmes africains intra-utérins.
Element of crime. Un film couleur rouille avec des images glauques-surréalistes. Je n’ai jamais voulu le revoir, pas envie de polluer les images de la première fois. Quand je pense à Element, je me revois le voir en soirée au creux d’un automne pluvieux-glacial alors qu’il s’agissait d’une après-midi d’été où je m’étais réfugié dans un cinoch près de la Grand- Place pour échapper à la chaleur. Ah oui, au même moment, j’ai découvert Tapiès et ses couleurs rouilles. Le premier, avec une amoureuse. Le second, grâce à une amoureuse. La même amoureuse dans les deux cas. C’est une histoire qui dura.
(suite…)

En sortant d’une expo de Comes (2012/Liège)

Je n’ai jamais très bien compris le désir de possession en ce qui concernait les planches originales de bandes dessinées. Pas trop de sympathie pour les collectionneurs (sorte d’animal psychorigide/obsessionnel/conservateur). De même, je n’ai jamais très bien compris le principe et l’utilité d’exposer des planches. Le bouquin, rien que le bouquin ! (Bon, okay… pour Comès, je veux bien faire une méga exception).

Pourquoi disserter du pourquoi du comment d’une dizaine de cases recouvrant un A3 quand l’objectif est de balader, d’engloutir le lecteur dans une histoire s’écoulant sur plusieurs dizaines de pages ? Pourquoi briser l’émotion d’un voyage par l’analyse masturbatoire d’un arrêt sur image ?
Pourquoi disséquer l’intro de « Lucy in the sky with diamonds » des Beatles ? Pourquoi se focaliser sur le passage compris entre les 15ème et 18ème minutes de « Element of crime » de Lars von Trier ? Pour moi, démarches typiques du cerveau occidental. Prédominance du raisonnement sur le geste. Je ne les nie pas, je m’en méfie. Je ne les rejette pas, je m’en méfie.

Je crois davantage à la « contextualisation » d’une œuvre qu’à sa dissection. Comment est-elle arrivée là ? Quel est le cadre qui l’a vu naître ? A quel moment de la vie de son auteur a-t-elle surgi ? En quoi sa région natale de Saint-Vith (cantons « rédimés ») a-t-elle acéré le regard de Comes ? En quoi la pratique de la batterie a-t-elle rythmé ses récits ? Quel est le rapport entre la brièveté des coups de baguette sur les cymbales et ses récits au long cours tenant plus de la retraite monastique que de la jam session ?
Mes questions à moi.

Atelier d’écriture 3 (photos/espèce de cadavres exquis) dépôt scam

 Matériel : de 20 à 30 photos amenées par l’animateur (portraits / paysages urbains et ruraux / photos découpées dans des magazines, anodines, lourdes de sens / photos de voyage, personnelles) Déroulement de l’atelier Étape 1 Les photos sont déposées en tas, au centre de la … Continuer la lecture de Atelier d’écriture 3 (photos/espèce de cadavres exquis) dépôt scam