– Bonjour… Installez-vous !
– Voilà, le temps de délacer mes chaussures.
– Comment allez-vous depuis la semaine dernière ?
– Ben, j’ai fait comme vous aviez dit… je vous ai amené la photo.
– Oui mais souvenez-vous, je ne vous ai pas demandé n’importe quelle photo !
– Oui, oui, j’avais bien compris… là voilà. Je vous la montre… Ne la touchez pas !
– Maintenant, je me tais. Vous connaissez le principe, c’est la deuxième fois que vous venez. Maintenant, je me tais.
– Ben, voilà, c’est elle et Kiki.
– Continuez…
– Si vous croyez que c’est facile. Tout chez elle me plaît, ses lunettes, la couleur de ses cheveux, ses lèvres entrouvertes sur une dentition parfaite… Et puis, il y a, bon, je sais pas si…
– Et puis…
– … ses cuisses entre ouvertes, le tissu rose fushia de sa culotte. Mais les autres sont toutes parties à cause de ça, de tout ce que j’aimais en elle. Elles claquaient la porte en me traitant de taré, de pervers.
– Vous ne leur aviez jamais montré la photo ?
-Si, si…
– … elles ont toutes trouvés le bébé adorable. Elles sont toutes tombées amoureuses du bébé.
– Restez allonger, continuez.
– Docteur, elles n’ont jamais voulu comprendre… elles voulaient toutes le bébé, pas l’homme. Elles ne comprenaient pas que je leur demande de s’habiller comme maman, de se teindre les cheveux, de porter les mêmes lunettes, la même petite culotte… Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça, docteur !