Le premier soir, quand on arrive au dessus de la falaise, et qu’on va dormir en dessous de la lune à demi pleine, se pose la question de l’oreiller. Un caleçon propre enveloppé dans un t-shirt propre. Idem, même réponse un peu plus loin pour la deuxième nuit. Pour la troisième nuit, on change vu qu’on a décidé de voyager léger-léger dans le pays Dogon. Ce sera caleçon sale emmailloté dans t-shirt sale.
La cata commence quand on descend dans la poussière et le vent de la plaine. Du sable dans les dents, les oreilles, les trous de nez, dans la nourriture. Et trois nuits en dessous de deux arbres qui pollinisent à fond. 72 heures d’éternuements, de nez qui coule à flot. Et d’angoisse : le rouleau de pq rétrécit à vue d’œil. Choix cornélien dit «Le choix de Michel chez les Dogons ». Le pq, pour le cul ou pour le nez ?
La troisième nuit, dehors, sous la lune pas tout à fait pleine, jeu de regards torves entre l’oreiller, le rouleau de pq qui se consume, et les deux autres qui dorment. Hop, on retire le calbar sale du t-shirt sale, et on se mouche une centaine de fois jusqu’au lever du soleil. Idem pour les quatrième et cinquième nuits entrecoupées d’une lessive qui ne changera rien au système mis en place vu que la cascade de Coo fait figure de chochotte à coté du torrent de naze transparente. Le matin de la cinquième nuit, on décide d’aller prendre une douche. On ouvre la porte branlante de la douche en plein air. Il y a un mec qui pisse dans la douche. On referme la porte branlante discrètement et on retourne dépité se coucher en dessous de l’arbre qui pollénise de la mort qui tue. Ça coulera à fond jusqu’à la fuite en ambulance !
(faire du stop et être pris par une ambulance, c’est la classe)


