La soirée et la nuit du 23 au 24 novembre. La falaise, à mi-hauteur, dans un campement, sans électricité, juste les étoiles et la lune, sans eau potable, juste de la bière vraiment tiède.
Moi : Joseph, tu as deux femmes et tu n’es même pas musulman !
Jo : Chez nous, il faut plusieurs femmes pour avoir plein d’enfants.
Moi : M’enfin… Pourquoi ?
Jo : Sinon, qui s’occupera de toi quand tu seras vieux ?
Moi : …
Jo : Vous, vous avez la pension !
Moi : Mais tu m’as dit que tu étais chrétien. Alors tu peux pas !
Jo : Oui, mais j’ai pas été baptisé… alors je peux.
Moi : …
Jo : Michel, t’as été baptisé ?
Moi : Oui.
Jo : Alors, toi, tu peux pas !
Moi : …
Jo : Et puis, je t’ai dit aussi que j’étais animiste.
Moi : …
Et la bière vraiment tiède, avec la lune comme seule éclairage, comme un puits de lumière. En regardant là-haut les habitations abandonnées des Télems, en glaise, dans les alvéoles rocheuses de la falaise rouge ; Télems chassés par les Dogons il y a plusieurs siècles.
Moi : Les Télems, comment faisaient-ils pour remonter dans leur maison tout là-haut ?
Jo : La magie ! Le Télem, il suffisait qu’il s’assoie sur une pierre, qu’il regarde en haut, et qu’il décide de rentrer chez lui… HOP… il se retrouvait chez lui !
Je décapsule deux nouvelles bières vraiment tièdes. Et on regarde la lune.
