En sortant d’une expo de Comes (2012/Liège)

Je n’ai jamais très bien compris le désir de possession en ce qui concernait les planches originales de bandes dessinées. Pas trop de sympathie pour les collectionneurs (sorte d’animal psychorigide/obsessionnel/conservateur). De même, je n’ai jamais très bien compris le principe et l’utilité d’exposer des planches. Le bouquin, rien que le bouquin ! (Bon, okay… pour Comès, je veux bien faire une méga exception).

Pourquoi disserter du pourquoi du comment d’une dizaine de cases recouvrant un A3 quand l’objectif est de balader, d’engloutir le lecteur dans une histoire s’écoulant sur plusieurs dizaines de pages ? Pourquoi briser l’émotion d’un voyage par l’analyse masturbatoire d’un arrêt sur image ?
Pourquoi disséquer l’intro de « Lucy in the sky with diamonds » des Beatles ? Pourquoi se focaliser sur le passage compris entre les 15ème et 18ème minutes de « Element of crime » de Lars von Trier ? Pour moi, démarches typiques du cerveau occidental. Prédominance du raisonnement sur le geste. Je ne les nie pas, je m’en méfie. Je ne les rejette pas, je m’en méfie.

Je crois davantage à la « contextualisation » d’une œuvre qu’à sa dissection. Comment est-elle arrivée là ? Quel est le cadre qui l’a vu naître ? A quel moment de la vie de son auteur a-t-elle surgi ? En quoi sa région natale de Saint-Vith (cantons « rédimés ») a-t-elle acéré le regard de Comes ? En quoi la pratique de la batterie a-t-elle rythmé ses récits ? Quel est le rapport entre la brièveté des coups de baguette sur les cymbales et ses récits au long cours tenant plus de la retraite monastique que de la jam session ?
Mes questions à moi.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s