La voisine du dessus le héla du premier palier alors qu’il retirait le cadenas de son vélo. Il ne lui avait jamais parlé depuis son déménagement au rez-de-chaussée, il trouvait tout simplement génial d’avoir une voisine du dessus aussi discrète.
Plongée, contre-plongée, plongée. Petit conciliabule. D’accord, il s’occuperait de son chat pendant 3 ou 4 jours. Pour le chat noir, il était déjà au courant. Dès que la porte de la cour était entre-ouverte, le machin ronronnant s’invitait… et se faisait virer sur le champ (le con était étranglé d’un collier rouge avec clochette dorée… pas l’idéal pour squatter incognito)
Ça, c’était en septembre 2010. La voisine du dessus ne s’est jamais repointée, le chat du premier a entrepris une vaste entreprise de lobbying visant à se faire adopter par le mec du rez. Le mec a résisté juqu’il ya 5 ou 6 semaines, la faute à l’hiver qui n’en finissait pas.
Aujourd’hui, 31 mars 2013, quand il reviendra du boulot, vers 18h00, après avoir cadenassé son vélo dans le couloir, il ouvrira la porte de l’appart du rez. Il sait d’avance comment ça va se passer! Il y aura d’abord l’odeur (on ne peut pas demander à un chat de contrôler ses sphincters plus de 8 Heures, ou de chier de la lavande). Donc, il se dirigera vers la litière après avoir empoigné le rouleau de Scottex, espérant que l’étron du félin n’ait pas l’aspect de slime liquide. Et hop, le caca dans la cuvette des wc. Après, direction “le chat” avec le même rouleau de Scottex (on ne connait pas son nom et la véto n’a même pas su dire si c’était un mâle ou une femelle… pour le savoir, faudra repayer 35 euros). Ca fait six mois que « le chat » traine derrière lui un filet de morve (voir la comparaison plus haut avec le slime liquide). Et hop, la naze dans la cuvette!
Lui, le mec, il ne comprend pas très bien ce qu’il lui arrive depuis 5 ou 6 semaines.
Il y a longtemps qu’il n’a plus le moindre problème avec la solitude, qu’il se passe très bien d’une “présence” (drôle de substantif pour décrire le manque…). Dans 20 minutes, le mec du rez n’éprouvera aucun plaisir à découvrir sa poubelle éventrée quand il reviendra du boulot, tout ça parce qu’il a oublié de la mettre dans le couloir. Il ne ressentira pas le désir irrépressible de descendre en ville pour ramener des croquettes et de la litière. De décadenasser le vélo à la recherche d’un paki parce que c’est férié.
Et on ne parle pas du produit antipuces à administrer une fois tous les deux mois (le prix d’un vinyle au Livre aux trésors ou d’une pizza à La Bambola avec ¼ de vin), la visite chez la véto pour cause de morve verte persistante (deux vinyles au Livre aux trésors ou deux pizzas à La Bambola avec ½ de rouge), la litière à changer tous les 3 jours (végétale, biodégradable et tout et tout), le vomis incolore ET inodore qui colle à la plante des pieds.
Alors seulement, il aura une pensée vengeresse pour tous ceux qui, depuis septembre 2010, lui ont répété inlassablement: Allez, hein… laisse-le rentrer!