Dehors, au-dessus de l’escalator.

 

Il y a un mec en perfecto à l’entrée du Delhaize de l’Ilot, la cinquantaine chaussée d’Adidas, cigarette roulée entre les lèvres, qui regarde dans le vide au-dessus de l’escalator. Il m’a adressé la parole une fois, c’était pour me demander des renseignements sur mon vélo électrique. Me suis méfié. Ai cru qu’il allait me le piqué, j’ai rien pigé.
Le mec aux Adidas vertes regarde droit devant lui quelle que soit l’heure où je vais Delhaize. Je cadenasse mon vélo à la grille, il ne me reconnait plus. Parler, on dirait que pour lui, c’est fini! J’aime l’idée qu’il ait des raisons extraordinaires d’être là, bien romantiques, bien désespérées, bien lunaires.

Le mec au-dessus de l’escalator ne s’adosse jamais à la grille. Quand je veux cadenasser mon vélo, il fait un pas en avant ou sur le côté sans me regarder. Il ne tend jamais la main, soigne son regard perdu et son perfecto noir clinquant. Je voudrais avoir une place dans son champ de vision mais j’ai loupé le coche la première fois.

Putain, mec! Tu vas me dire à quoi tu penses, quand tu me vois accrocher mon vélo à la grille. D’accord, je m’excuse de t’avoir imaginé en clodotoxico. Bordel, tu vas l’ouvrir! Hého, je suis là. Je suis le mec au vélo électrique! Tu te souviens pas? Tu vas pas toujours t’en sortir avec ton regard lointain et ton perfecto tout noir et tes Adidas toutes vertes.

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