Perec, en trichant (1/5)

le 3 mars 2014

Je me souviens des médias en Belgique, au premier semestre 2011: incident à Fukushima, mariage princier rose-bonbon à London, béatification d’un polonais ennemi number one du condom, libération de Michèle Martin, président de la banque mondiale jouant avec son Zob dans un Sofitel. Avant, il y avait eu un printemps arabe qui durerait toute la vie. Encore avant ça, une crise économique mondiale, et ponctuelle.
Je me souviens d’avoir lu Le monde selon Garp de John Irving entre Porto et Lisbonne, durant l’été 1983. Je me souviens de l’assassinat de John Lennon à New-York, de l’immolation par le feu de Jan Palach devant les chars russes à Prague, d’une baleine échouée  sur les rives du Saint-Laurent en 1976, d’un concert de Madlib au VK en 2013. Des noms de bistrot à Liège: Luna, Cactus, Tous à Zanzibar, Cirque divers, Casa Ponton, Pot au lait, Trou Perrette. Je me souviens de Ça plane pour moi de Plastic Bertrand que c’était même pas lui qui chantait mais son producteur.

Il se souvient des débuts du politiquement correct aux USA quand on a remplacé le mot nain par personne de petite taille. Que, dès lors, il ne serait plus myope comme une taupe mais mal voyant. Qu’en 2014, il s’est dit que les « fachos » et tous les « Autres » fonctionnaient sur le même registre, celui de l’Émotion. Que la contextualisation et l’Histoire n’étaient plus du tout à la mode, que la provoc serait aux mains exclusives des « fachos ».

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