Dehors, il n’aime plus le rose

Il promène son clebs après une nuit blanche, s’arrête. Le cycliste aussi. Ils se font la bise. Le cycliste en vient très vite à parler de la jeune ado au manteau fuschia, à la barbe grisonnante et aux sourcils broussailleux.
La fille du fond du couloir a trouvé que l’herbe était plus verte ailleurs, que 4 années là-bas, c’était bien assez.

L’ami au chien explique à l’ami cycliste que l’homme rose passe ses nuits dans l’abribus qui longe l’école, juste en face de chez lui. Que l’école s’est plainte parce qu’il entassait toutes ses affaires le long de la haie, que ses sachets bourrés de brols sont de plus en plus nombreux, que les voisins apprécient modérément que la fille à barbe fasse caca derrière la haie qui longe l’école.
Ce n’est pas la première fois que la fille du fond du couloir déménage, c’est même une multirécidiviste.

Ils rigolent tous les deux quand le premier lui explique que la rose piquante va faire ses ablutions un peu plus bas, à une centaine de mètres. Que les propriétaires de la maison bourgeoise et de la petite fontaine un peu plus bas, ça les fait pas vraiment rigoler de voir une zigounette au bord de l’eau chaque matin. Que, récemment, il l’a vue avec des bas noirs, un manteau noir et des chaussures de mac, noires et blanches et brillantes.
La fille du fond du couloir a trouvé de nouveaux bras, c’est une multirécidiviste.
Elle aussi, elle aime le Noir.

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