Vers midi, de l’autre côté de la vitre

Billie Holiday dans un bistrot -le Metteko- près de La Monnaie, ça va. Chez moi, beurk ! Jamais pu, peux pas, impo. Y a que maman qui avait droit à l’hystérie triste ! Et c’est pour ça qu’on s’est cassé à 16 ans dans la grande ville.
Les gens de l’autre côté de la vitre ont des gueules d’hiver. Le bonnet en laine et la grosse doudoune se foutent pas mal de l’esthétisme. Pas de chance pour les gros enmitouflés ! Les gras paraissent encore plus gras. Y a que les congolais de Matonge qui ne renoncent jamais, gros ou pas gros. « La sappe ne connaît pas le gel », on ira vérifier l’adage tantôt.
Dedans, now, rock and roll jazzy, saxophone et orgue Hammond. Les journaux sur la table du fond. La Dernière Heure à la place de La Meuse. Encore beurk ! Sur le passage piétons de l’autre côté de la vitre, des touristes bridés suivent un chef de meute tenant un petit drapeau triangulaire bleu à bout de bras. Sur la banquette d’en face, une tablée de flamouch le nez dans des verres de bières spéciales. Normal, il est midi. L’amoureuse, elle, lit un bouquin sur les nuages où il est question de Ovide, de Sénèque et d’arc en ciel.

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