dernière semaine d’octobre

Juste au pied de la rue Haute-Sauvenière, un couple de camés assis sur les escaliers. Le mec tient une photo en main :
– Tu vois, avant, j’avais des dents comme ça.
mardi 27
Ça sent la fin de soirée ensoleillée au bout de la rue Neuvice. Odeur de beu fraîche qui plane sur la terrasse du bistrot près du fleuve. Les peaux rouges aux dreadlocks décolorés par l’été et les berbères sceptiques fument le calumet de la paix. Il y a aussi les erasmus de Madrid. Il y avait aussi la rousse électrique. C’est vraiment l’été indien.
mercredi 28
Descendre la rue Haute-Sauvenière à fond la caisse, en vélo et en costard. L’accompagner en costard voir un thriller au Sauvenière.
Elle, toute en couleurs, tranquille, elle avait choisi un thriller. Elle n’aime pas les thrillers. Sauf s’ils meurent tous au début. Comme ça, c’est fait. Il ne peut plus y avoir de mauvaises surprises.
jeudi 29
J’ai croisé Léon près de la gare du palais. Il n’avait pas de cabas, et portait des collants noirs. Léon aurait bien besoin d’une nouvelle colo, le gris commence à prendre le pas sur le châtain.
Cette semaine, j’ai croisé 2 ou 3 mecs qui parlaient à leur chien.
vendredi 30
C’est parti pour un nouveau projet de dessin animé, plus qu’une soixantaine de planches et on termine Anesthésie Générale. Elle, elle est passée comme un coup de soleil. Comme une brûlure sucrée sur la peau. Un mirage, un truc du désert, quoi !
Sur la voie 1 de la gare du palais, le train en partance pour Maastricht. Un camé fait les cent pas sur le quai. Il ne s’occupe pas du train qui part. Il demande des cents, pour prendre un sandwich, prendre le bus, prendre n’importe quoi pourvu qu’il continue son périple amphétaminé, n’attendant pas de réponse à sa quête.
samedi 31
J’ai croisé deux couples rue de l’Université alors que j’attachais mon vélo. Le premier conseillait les meilleurs restaurants de Séville au cas où le second se rendrait à Séville. Le second couple, en réponse, leur conseillait les meilleurs restaurants de Tokyo.
Au Bolas bug, un réparateur de vélo de 71 ans m’a parlé des 43 boulots qu’il avait fait.
A la Toccata, la femme triste-toujours-aussi-triste était sans sa fille.
dimanche 1
J’ai croisé Léon au pied de la rue Saint-Laurent à 9h42. Il traînait derrière lui un caddie, un cabas accroché à l’épaule droite. Léon n’a toujours pas fait sa colo. Il avait ses collants noirs et une jupe épaisse gris-bleu. L’hiver 2015 sera sans fuchsia pour Léon.

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