Mardi 2 novembre
A 250 kms de Paris, un voyant rouge qui s’allume sur le tableau de bord. On l’ignore. On fait le plein d’essence. On repart. Voyant éteint. Fausse alerte ! 250 kms plus loin, c’est reparti pour le voyant rouge. Dans le manuel d’entretien, en caractères gras : rendez-vous le plus vite possible chez votre dealer Toyota. On continue. Trouille dans les embouteillages autour de Paris, Toujours le voyant rouge. Direction Bordeaux. Silence un peu lourd dans le Rav 4. Bordeaux. De nouveau des embouteillages. On trouve un petit hôtel avant Bayonne, style film noir et blanc français des années ’60, avec une petite serveuse mimi et une mère acariâtre. Manquait que Jean Gabin. Nous, le soir, on se fait notre cinéma. On s’imagine coincés ici. Moi, je m’imagine revenir discrètement en stop avec ma grande valise jaune, me planquer dans le camping de Barvaux, en ressortir quatre semaines plus tard. Et raconter à tous ce merveilleux voyage au Mali, l’honneur sauf.
Mercredi 3 novembre
Coup de fil à l’agence Toyota de Liège: Bof ! Garage Toyota à Bayonne. Deux valves à changer, ils en ont de stock. Ouf ! Pas envie de me retrouver à dos d’âne en Mauritanie, avec ma grosse valise jaune. Après avoir glandé 1 h dans le zoning de Bayonne, direction l’Espagne. Super, la bagnole tire d’enfer. JM conduit, je lis la carte. Et là, série d’allers et retours entre les deux frontières, de zigzags entre Espagne et France. Je vois bien que JM met mes qualités de copilote en doute. Il n’a pas tort, et le pire reste à venir. Vers 18h, près de Salamanque, le plein. JM se plante. Essence (essence, en espagnol = gazoline) au lieu de gas-oil. Et hop, du mazout par dessus pour noyer l’essence ! Contact. Ca marche ! Après mes erreurs de lecture de carte, je la joue modeste: pas grave, ça arrive à tout le monde, tchic et tchac. Et puis, JM me regarde à nouveau d’un air septique, les yeux sur la carte. Rebelote: me suis planté et on s’approche doucement du Portugal, et non de l’Espagne. 150 kms de trop. Un peu de tirage de gueule dans l’habitacle du Rav 4. Forcément.
Le soir, à 200 bornes de Séville, nuit dans un routier. JM dort, je regarde Inter de milan/ Réal avec mes nouveaux amis routiers. Des taiseux.
Jeudi 4 novembre
Détroit de Gibraltar et traversée de la Méditerranée. Maroc. L’enclave de Ceuta où tout est fait pour que la horde africaine n’envahisse pas notre monde libre, humaniste et capitaliste. Symptomatique : pas de panneau indiquant la direction du Maroc dans l’enclave espagnole. Barbelés partout. Hauts. Images de Palestine. Et ils n’ont pas tort, ces braves occidentaux pcq, une fois sortis de l’enclave, c’est vraiment un autre monde ! Paysages vertigineux de ce côté-ci de la Méditerranée. Traversée dans les nuages.
Là, maintenant,ce soir, on loge à Tanger. JM avait repéré l’Andalucia, charmant petit hôtel pas cher et tout et tout dans le Guide du Routard. On se paume, on demande notre chemin, on s’adresse à un flic, et puis à un autre (flic). A côté d’un golf, notre bon plan « Guide du routard ». Nous, dans un hôtel à côté d’un golf ? On se retrouve devant un hôtel chiquos 25 étoiles. Nous, dans un hôtel multi étoilé ? Bizarre. Paumés, on est paumés. Décryptage de carte routière. Cette fois-ci, j’y suis pour rien.
Il y a deux hôtels Andalucia à Tanger. Et hop, retour dans les embouteillages de Tanger,