Dehors, t’inquiète… c’est pour du beurre !

Pour écrire, faut pouvoir rebondir. Comme si on pogotait sur un trampoline. Alors là, on a deux perspectives. Ou l’on se retrouve la tête dans les étoiles à la recherche de nouvelles galaxies, ou l’on s’écrase la gueule par terre avec l’envie immédiate de remonter sur le trampoline. Ça s ‘appelle l’instinct de conservation allié à un goût irrépressible pour l’Ailleurs et les chemins parfois sinueux. Se casser la gueule, ça donne aussi des envies d’onirisme ! C’est pratique l’onirisme quand on écrit. Ça permet de changer les règles à chaque histoire. Le problème, c’est que, depuis une quinzaine de jours, les pieds patinent dans du sable. Pas moyen de rebondir sur du sable. Il s’agit bien évidemment d’une métaphore. On n’écrit pas avec les pieds. Bien que !
Bien que je me souviens de ce mec à la télé qui, après avoir été amputé des deux bras,…

Alors, on pourrait parler des deux jeunes femmes qui échangent à voix suffisamment haute leur expérience des mecs deux tables plus loin, de la grand mère qui ne connaît pas le patronyme de ses deux petites filles (leur père, c’est un nom en ski, style polonais), des gens d’ici qui trouillent de peur d’avoir la trouille, de la copine féministe old school qui demande la féminisation des noms communs juste après avoir parlé de son mec qui lui casse les couilles, des gens à la télé qui sont tombés amoureux d’un mec avec une gueule de jeune banquier qui leur dit que ça va être dur mais qu’on va y arriver (du moment qu’ils ne doivent pas payer pour la vaseline !), de ces gens pour qui la peur est une excellente raison de vivre, d’une des jeunes femmes deux tables plus loin qui aime bien ce mec-là mais qui trouve qu’il la prend un peu trop dans les bras, de ces communautarismes égocentrés parce que la vérité, y a que ça de vrai (oh miroir, mon beau miroir, dis-moi qui…), de la jeune femme qui s’est présentée comme étant la maman du bébé qui est mort samedi, de ces parents qui rêvent que l’enfant prodigue devienne et médecin et clown.

Y’a un moment où les mots ne trouvent plus leur place à force de perdre leur sens. Alors, on cherche une bonne raison d’écrire, une espèce d’état d’urgence. Sauf qu’avancer dans le sable, c’est crevant. Alors, y a un moment où l’on se fait une raison. Le sable avec la vaseline, ça fait moins mal.

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