Tu reclapes la porte, toi et ton sac à dos. Objectif courses. Tahiti douche / beurre au sel marin / jambon / chorizo / pesto / Gouda jeune / bananes / Swifter comme filtres à masque. Au coin, la librairie du Coin. Avec une file. Rien que des mecs au-dessus de la cinquantaine. C’est jour de Lotto. Tu passes entre deux mecs au-dessus de la cinquantaine. Un visage. Tu le reconnais, ce facies. Tu te retournes, c’est Marcourt. Jean-Claude Marcourt. Il voit que tu l’as reconnu. Ses yeux pétillent, esquisse un vaste sourire, chatouillements garantis dans la main droite, les hanches et le bassin en ébulittion. On dirait ces clebs qui, lorsqu’ils sentent ton regard posé sur eux, s’approchent la bave aux lèvres, grimpe sur l’une de tes jambes, et se branle fénétiquement. En général, tu les dégages à coup de pompes. Là, tu te contentes de :
– Vous, c’est à vie qu’il faut vous confiner !
Ce soir, ça sera croque monsieur d’Antan. Ceux de la Péniche dans la fin des années 80. Gouda / chorizo / banane / pesto.
