Dehors, un automne blanc – coca

Il est presque 13h30, l’avocat à sa droite quitte la banquette. Il vient de discuter huissier et administrateur de biens pendant près d’une heure avec une jeune madame qui se noie au blanc- coca. Elle a envie qu’il reste, il doit partir. Encore plus loin sur la banquette, toujours à droite, un trentenaire africain passe de son ordi à son gsm. Allers et retours bruyants. Il suit les infos en live sur internet quand il n’est pas en grande discussion téléphonique. Valls remanie alors que Christophe gémit  » Aline » dans les hauts parleurs du bistrot. Envie d’encastrer Valls, Christophe et le trentenaire africain.
Lui, le mec qui écrit, il pense à la fille du-fond-du-couloir comme d’un personnage de fiction. Dailleurs, il ne l’a plus vue depuis… Depuis ? Il suffirait qu’il change la couleur des yeux dans son histoire, et hop, une nouvelle histoire !
A sa gauche, un trentenaire blanc, barbu-monastique-hypster, quitte la banquette en laissant Le Soir ouvert aux pages Internationales et 1, 50 euro pour un express.
Lui, le mec qui écrit, il cherche un point de vue pour une autre histoire avec un nouveau personnage récurent. La fille du-fond-du-couloir s’évapore, les mots n’ont plus besoin d’elle. C’est ce qu’il croit!

Il n’a pas vu la jeune madame au blanc-coca changer de place. Elle s’est assise à une table juste à côté du bar. Plus facile pour interpeler le garçon. Son verre est à nouveau rempli, le regard vide.

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