… quand elle aura un moment ! (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

Le jongleur aux yeux vaironsquitta le débarcadèredans une pirogue en papier mâché Le poète à la voix nasillardetroque sa 12 cordes contrequelques larmes au coin des yeux Le funambule décidaque trop c’est tropet se lança dans le vide La petite Gitane a jeté un sortau … Continuer la lecture de … quand elle aura un moment ! (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

à propos de pédagogie (Philippe Meirieu)

« Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l’immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille « faisait des enfants », aujourd’hui, c’est l’enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l’enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de « mauvais parents »…
Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n’avons qu’à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture. Cette conjonction entre un phénomène démographique et l’émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d’achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.
Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n’ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l’extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s’apparente à une cocotte-minute.
Dans l’ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une « pédagogie de garçon de café », courant de l’un à l’autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

L’enseignant est vampirisé par une demande permanente d’interlocution individuée. Il s’épuise à faire baisser la tension pour obtenir l’attention. Dans le monde du zapping et de la communication « en temps réel », avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de « faire l’école ». Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l’impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l’expression même de l’intelligence, « l’inversion de la dispersion ».
Dès lors que certains parents n’élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée. »

Il aime les nouvelles

Alors elle lui dit que c’est la vie, ça passera, c’est juste une dépression hivernale, que le soleil, c’est l’invention d’un griot albinos. Il l’écoute, cherche une réponse adéquate. Un truc du genre tout n’est pas blanc ou noir. Il se tait. Le temps n’est plus aux rires. Ils ont appris tous deux à se méfier des mots. Alors il s’empare d’un livre, celui qui est au-dessus de la pile. Il ne sait pas si c’est le bon, celui qui l’apaisera. C’est un bouquin de nouvelles.

C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

C’est l’histoire d’un mectête-en-l’airfunambuleà l’errance légèresans états d’âme si c’est possibleavec ligne d’horizon éphémèreEn voyage impromptuTOUJOURSUn job à temps pleintête et corps confondusdans un paysage mouvantoù le désir l’emportera TOUJOURSsur la destinationOù le voyage sans odeur de peauest sans intérêt C’est l’histoire du mecsans note … Continuer la lecture de C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

C’est l’histoire du mec trop près des vaguesune nuit de pleine luneOn ne lui avait pas dit pourles sables mouvantsOn ne l’avait pas prévenu pourles femmes au ventre rondLui s’est réfugié derrièreun sourire mitigé Le mec se cachaderrière ses tattoosabandonna son sourire mitigésalua l’Enfant pour … Continuer la lecture de C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

C’est l’histoire de Mango Manet d’un cœur de palmieret de la reine des épeireset du koala exilé dansune forêt de baobabsalors qu’il rêvait d’un voyage en montgolfière C’est l’histoire dumec plic-plocmec ricochetsmec pick-pocketmec touche-toucheperdu dans une bananeraieneurasthénique C’est l’histoire ducracheur de feuvasectomiséaux pieds palmésaux pectoraux … Continuer la lecture de C’est l’histoire… (cliquer sur le titre pour rétablir la forme du poème)

Les mots qui font des histoires // le point de vue

Ce qui caractérise l’écriture, comme tout travail artistique, toute démarche de création (au-delà des genres, styles, techniques, courants qui ne sont que des langages, me semble-t-il), c’est le point de vue. L’endroit où l’on décide de placer sa caméra : plongée ou contre-plongée. La focale : gros … Continuer la lecture de Les mots qui font des histoires // le point de vue

Les mots qui font des histoires // les détails

Le mot détail est souvent assimilé au mot description, ambiguïté rarement levée par les profs de français ! Péjorativement, il renvoie également à des adjectifs comme: petit, succinct, voire dérisoire, mesquin, inutile, quelconque, superficiel… Bref, un mot, au début d’un atelier d’écriture, à utiliser avec précaution. … Continuer la lecture de Les mots qui font des histoires // les détails

Pop MO

Pop MO / Michel Vandam / communiqué de presse
En face de moi, presque chaque samedi, une dame inonde l’entrée de l’hôpital de l’Espérance (CHC Montegnée) de son humour, de sa disponibilité et de son accent bien d’ici. Depuis plus de deux ans, je l’instagramme à l’arrache entre 2 coups de fil destinés aux urgences, 2 patients, 2 visiteurs, un monnayeur ou un ascenseur en panne. Elle, elle joue le grand jeu. Boucles d’oreilles et colliers à gogo.
Du 15 décembre au 18 janvier, une soixantaine de portraits Instagram squattent l’Enseigne.
Il y a quelques mois, quand j’ai pensé tous ces portraits à l’arrache de Pop Mo comme une possibilité d’exposition, je me suis adressé à Christophe Gillot. 
L’Enseigne / A l’enseigne du commissaire Maigret / Bld de la Constitution 3 / 4020 Liège